[Suivi du nom propre] : S'amour vous doint le roy celestre, Abbes Bernart. (Mir. st Guill., c.1347, 13). ...en Normandie (...) Sont avec l'abbé Phillebert (Mir. ste Bauth., c.1376, 165).

"Position que l'on veut faire adopter" : ...sachiez par toute Acquittaine Tourne il l'eglise a son accort (Mir. st Guill., c.1347, 15). Guillaume (...) M'a (...) Chacié (...) Pour ce que je n'ay volu estre De son accort (Mir. st Guill., c.1347, 15).

"Position que l'on veut faire adopter" : ...sachiez par toute Acquittaine Tourne il l'eglise a son accort (Mir. st Guill., c.1347, 15). Guillaume (...) M'a (...) Chacié (...) Pour ce que je n'ay volu estre De son accort (Mir. st Guill., c.1347, 15).

Empl. trans. "Jeter face contre terre" : Avant a la terre l'adente : Fiers de la, je ferray de ça. (Mir. st Guill., c.1347, 44).

"Retirer, isoler du monde, reclure" : ...tu l'as ainsi converti (...) Qu'il veult du monde estre adiré Pour toy trouver. (Mir. st Guill., c.1347, 36).

Au plur. : Et de ceste question peuent naistre aucunes admiracions, et premiérement pour la nouvelleté du monter (Mir. st Guill., c.1347, 5).

"De mauvaise réputation" : Vezla le duc de mal affaire. (Mir. st Guill., c.1347, 16).

"Ami" : DIEU. Or sus, mére, et vous, my affin. Je vueil estre au trespassement De Guillaume (Mir. st Guill., c.1347, 51). Il t'a fait ami et affin De Dieu. (Mir. Pierre Changeur, c.1378, 281).

Loc. Si/se m'aist Dieu : Chiére amie, je vous affi Que je vous en ameray miex Cent mille foiz, si m'aist Diex ! (Mir. femme roy Port., c.1342, 164). Vous dites voir, se m'aist Diex. (Mir. st Guill., c.1347, 13).

Estre aise. "Se sentir bien, satisfait, heureux" : Nous y serons privéement Et a vostre conmandement Aise en touz cas. (Mir. st Guill., c.1347, 10). Treschiére dame, or soiez aise Et s'obliez vostre doleur (Mir. marq. Gaudine, 1350, 169). E ! mes amis, je suis bien aise, Voire, et bien liez quant je vous voy. (Mir. Clov., c.1381, 214).

S'aisier à qqc. "Se régaler de" : Or alons donc, si nous aisons En la taverne au meilleur vin. (Mir. st Guill., c.1347, 40).

Comment qu'il aille. "Quoi qu'il en soit" : Je sui de ceste oppinion Conment qu'il aille. (Mir. st Guill., c.1347, 8). Entre vous deux, conment qu'il aille, Alez et si le m'amenez (Mir. Barl. Josaph., c.1363, 343).

En nom d'amende. "À titre de réparation" : De la main dont je vous jettay, Sire, hors de vostre eveschié, En quoy j'ay moult griesment pechié, Pour faire satisfacion, Vous en met en possession En nom d'amende. (Mir. st Guill., c.1347, 21).

Se Dieu m'ament : L'EVESQUE GUILLAUME. Sire conte, voir, vous pechiez Trop grandement. GILLE DE TUSCULAN. Ains a bon droit, se Dieu m'ament, Quant le dedites. (Mir. st Guill., c.1347, 10). Dy me voir, se Mahon t'ament, Quelles sont elles ? (Mir. st Panth., 1364, 344).

"Avec miséricorde" : ...je say (...) Que sur les pecheurs pas n'envoies Ta justice (...) Pour les destruire oultréement, Mais pour eulx amiablement Relever (Mir. st Guill., c.1347, 41).

[Marquant le désintéressement] Par amitié. En amitié : GILLE DE TUSCULAN, CLERC. E ! chiers sires, par amistié Que vous [saint Guillaume, duc] plaise ore a escouter Deux moz (Mir. st Guill., c.1347, 7). Si vous pry cy en amistié Que nous trestouz vainque pitié (Mir. st Sev., 1362, 199).

Par amour fine/par fine amour : Du grant annuy et du contraire, Sire, que vous [l'evesque de Poitiers] ay fait a tort Vous requier mercy et acort ; Et pour plus noz cuers apaisier, Baisiez moy ; je [Guillaume le conte] vous vueil baisier Par amour fine. (Mir. st Guill., c.1347, 21). HERIPPÉ. Amis, detrier Nous souffrez un petit icy, Mon frére et moy et vous aussi, Par fine amour. PREMIER SERGENT. Mais que ne faciez long demour (Mir. st Panth., 1364, 362).

"Bienveillant, miséricordieux" : Hé ! tresdoulx glorieux Jhesu, Misericors et amoureux, Ce pecheur, ce las dolereux, Jugiez a vostre voulenté. (Mir. ev. arced., c.1341, 139). Albert, pour le doulx amoureux Dieu, qu'avez vous ? (Mir. st Guill., c.1347, 52). Doulz, amoureux, pére haultismes, Qui seul Dieux es en trinité, Je voi merveilleuse clarté Descendre des cieulx (Mir. emp. Julien, 1351, 194). Envers nullui n'est orgueilleuse, A touz est humble et amoureuse, Doulce en parler et en faiz sage (Mir. ste Bauth., c.1376, 90).

"Vieux, âgé" : Les pucelles sont violées, Les anciennes gens perillent (Mir. st Guill., c.1347, 39). Sire, voulez vous point qu'envoie Querre vostre fisicien ? Conseil de preudomme ancien Fait bon avoir. (Mir. emper. Romme, 1369, 262).

"Se séparer" : Sire, j'ay pensé qu'appartir Nous deussions, car il me semble Bon qu'alissons nous deux ensemble Encore au conte (Mir. st Guill., c.1347, 41).

[Le suj. désigne Dieu ou sa mère] "Inviter, pousser qqn à une destinée particulière dans l'ordre spirituel" : ...car par elle et par son chier filz sommes appellé de tenébres a lumiére (Mir. st Guill., c.1347, 5). S'ainsi est que Diex nous appelle A aler a li par martire, Loez en soit il (Mir. st Sev., 1362, 206). ...pour ce saint Pol, appellé au service de nostre seigneur, enquist de la bonté de lui en disant... (Mir. Oton, c.1370, 317).

[L'attribut de l'obj. est un nom propre] : ALBERT. Biau pére, l'en m'appelle Albert. (Mir. st Guill., c.1347, 48). Ça, mon ami, venez avant : Conment estes vous appellez ? (Mir. Rob. Dyable, c.1375, 51). Mais savoir vueil sanz remanoir S'alé est point en mon manoir Appellé les Belles Fontaines. (Mir. Pierre Changeur, c.1378, 295).

[Suj. animé] "Pousser, presser qqn (à faire qqc.)" : Amour (...) qui les cuers humains aspresce D'amer si (...) Que deux cuers ne sont c'un vouloir (Mir. abbeesse, 1340, 69). ...chascun jour voy c'on m'apresce D'issir de cy et d'ensuyr Le monde. (Mir. st Guill., c.1347, 40).

"L'arche construite par Noé" : Il perist en ame et en corps, Ainsi con ceulx firent jadis Que Noé en l'arche n'ot mis (Mir. st Guill., c.1347, 18).

"Désir" : Car sa male vie me met Souvent en ardeur d'esperit De toy prier, doulx Jhesus Crist, Que des maulx le vueilles retraire Qu'il fait (Mir. st Guill., c.1347, 6).

"Repousser (un vice)" : Argue avarice et despiz Vaine gloire (Mir. st Guill., c.1347, 48).

De bon art. "Savoir" : ...aler nous fault de cy A l'abbé de Clervaux Bernart, Qui preudomme est et de bon art (Mir. st Guill., c.1347, 13).

"Tentation" : Chascun jour ay nouvel assault De delaissier mon hermitage. (Mir. st Guill., c.1347, 42).

D'assens. "De concert" : Sire, vez la un hermitage. Or regardons chascun d'assens, Sire, s'il a ame leens (Mir. st Guill., c.1347, 37).

S'assentir + inf. : Trop voulentiers mon cuer s'assent Obeir au pape Inocent. (Mir. st Guill., c.1347, 18).

"État, situation" : L'ESCUIER. E ! sire conte, en quel atour Vous tenez, ne que faites cy, Ne qui vous a lié ainsi ? (Mir. st Guill., c.1347, 38).

[En parlant de douleur ou de maladie] "Frapper" : Nanil, biau filz, trop me senz voir De mal ataint. (Mir. st Guill., c.1347, 49). Vueillez cest anfant ci garir Et de touz poins son mal tarir Dont il est si pris et attains. (Mir. st Val., c.1367, 145).

"Apporter (une lettre)" : Est ce pour moy qu'es attaingnant Ces lettres la ? (Mir. st Guill., c.1347, 12).

S'atraire à + inf. "Se laisser mener à" : ...je voy que si mal se maine Qu'a nul bien faire ne s'atrait. (Mir. st Guill., c.1347, 6).

"Réfléchir" : Advisez vous, pour Dieu mercy. (Mir. st Guill., c.1347, 19). Et je scé (...) Que tu fais du tout le rebours ; Et sainte eglise et Dieu despis, Qui est, je te dy bien, du pis ; Avise toy. (Mir. Rob. Dyable, c.1375, 3).

"Habile, réfléchi" : Messagier, petit advisez Sui pour une chose si grande Faire con le pape me mande. (Mir. st Guill., c.1347, 13). Or vas com sage et advisé (Mir. st Sev., 1362, 218).

Battre sa coulpe : Mais dy ta patenostre et baz Ta coulpe (Mir. st Guill., c.1347, 35).

Bel et gent : LE FÉVRE. Ce salaire m'est bel et gent. Biau pére, a Dieu, bien me souffist. (Mir. st Guill., c.1347, 30).

Estre bel à qqn. "Convenir à qqn, lui être agréable" : G'y vueil aler, car moult m'est bel Quant j'oy sermonner de la vierge (Mir. abbeesse, 1340, 60). Vez ci c'on te vient apporter L'enfant, moult te doit estre bel, Qui sera du peuple Israel Sauveur (Mir. nat. N.S.J.C., c.1343, 224). Gabriel amis, ce m'est bel. Chantons nous deux ensemble (Mir. st J. Cris., c.1344, 277). Las ! conme il me fut bel et gent Que mon confesseur en feisse ! (Mir. st Guill., c.1347, 22). ...se Dieu trouver le me lait, Poson qu'il li soit bel ou lait, En la fourme que le me dites Li diray (Mir. Oton, c.1370, 321). Il vous faudra, soit lait ou bel, Que vous entrez en ce batel (Mir. fille roy Hongrie, c.1371, 59).

"Gracieusement, avec empressement" : MICHIEL. Vray Dieu, je vois benignement Faire tout ce que vous me dites. (Mir. st Guill., c.1347, 24).

(Un) bien de + subst. : ...le premier bien du mariage corporel est fruit en lignie (Mir. femme roy Port., c.1342, 149). SECOND HERMITE. (...) Qui vous fait cy si seul venir En ce desert ? GUILLAUME. Ce que je me voy tout desert, Biau doulx pére, des biens de grace. (Mir. st Guill., c.1347, 25).

Empl. adv. Flairer bon/sentir bon. "Avoir une odeur agréable" : ...dame, tant belle vous voy Et tant sent vostre oignement bon Que je n'ay fors que se bien non. (Mir. st Guill., c.1347, 46). Diex ! qu'il [jouel] sent bon ! Onques mais je ne senti chose Si bon flairant (Mir. ev. N.D., c.1348, 82). Diex ! con cest oingnement sent bon ! (Mir. st Ign., 1366, 106).

P. méton. "La personne qui parle ou chante" : Ha ! vierge, ta valeur, ton pris, Le grant de ta misericorde, Ou est bouche qui la recorde ? (Mir. st Guill., c.1347, 47).

[Avec effacement du verbe] : Donques la glorieuse vierge trouva bien grace a Dieu ? Certes voire. (Mir. nonne, 1345, 315). LE PATRIARCHE. (...) Vous souffist il ? GUILLAUME. Biau doulx pére, certes oil. (Mir. st Guill., c.1347, 35). PREMIER CHEVALIER. (...) Dites le nous en audience : Espurgiez vous. LA MARQUISE. Certes, nanil, mon ami doulx, Ainçois vous di (...) Qu'a honte sui (...) A tort menée. (Mir. marq. Gaudine, 1350, 162).

(Synon. de peau) : Tant ay alé mont et valée Que ma char est toute hallée (Mir. st J. Cris., c.1344, 268). Après ton haubert qu'as vestu Porter a ta char nu a nu T'enjoing tant conme tu vivras (Mir. st Guill., c.1347, 28).

Dire qqc. en chant : Or nous fault estre entalenté, Gabriel, de dire un rondel En chant, le miex et le plus bel Que nous sarons. (Mir. pape, 1346, 377). Que nous dirons, mon ami doulx ? Nous dirons en chant un dit fait, Qui pour cecy tout propre est fait. (Mir. st Guill., c.1347, 45).

"Bulle pontificale" : Si vueil qu'a l'evesque de Chartres Soient envoiées mes chartres, Qu'il voit oster tout ce descort Et mettre l'eglise a accort, Et de par moy signiffié Soit le conte esconmenié Et Gille aussi. (Mir. st Guill., c.1347, 11).

[En appos. au nom propre] : Or sa, messagier, il te fault Aler a Chartres la cité (Mir. st Guill., c.1347, 11). Dame, dame, nous aprouchons De Paris la bonne cité (Mir. Amis, c.1365, 50).

[Suivi d'un adj. constr. directement] "S'avouer" : Les uns fiert et fait clamer las Et les autres desrobe, helas ! (Mir. st Guill., c.1347, 6).

"Refuser qqc. à qqn" : ...se tu d'absolucion Me clos la grace et la largesce Et je peri par ta rudesce... (Mir. st Guill., c.1347, 32).

"Accompagner" : PREMIER CLERC. Mon seigneur, après vous irons Vous compagnant. (Mir. st Guill., c.1347, 8). LA MÉRE AU PAPE. Nanil, ainçois vous deux ensemble Vueil que me veigniez compagnier Jusqu'a l'ostel du penancier (Mir. mère pape, c.1355, 356).

Faire compte de qqc./qqn. "Tenir compte de" : ...je sui Guillaume, le conte De Poitiers, mais je n'en fas compte Ne de Poitiers ne d'Acquitaine, Ainçois requiers penance et paine... (Mir. st Guill., c.1347, 34). Il dit voir ; j'en scé bien tielx six Et plus, dont on faisoit grant compte, Qu'il a destruit et mis a honte. (Mir. Rob. Dyable, c.1375, 15). Ne fas pas de vostre heritage Compte grantment. (Mir. Rob. Dyable, c.1375, 69).

Tenir compte de qqc. : Je doubt (...) Se je le mande qu'il n'en deigne Tenir compte (Mir. st Guill., c.1347, 6).

"Considérer, comprendre" : Las ! quant mon cuer les maux conçoit Que j'ay fait ou temps sa arriére... (Mir. st Guill., c.1347, 26). DIEU. (...) Or me peuz congnoistre par temps, Se tu bien ma parole entens Et en toy la scés concepvoir, Et qui je sui appercevoir (Mir. roy Thierry, c.1374, 273).

"Guide" : Biau filz, Dieu le souverain roy Soit ton conduit. (Mir. st Guill., c.1347, 30). ...nostre seigneur leur donna une nue pour trois choses, c'est assavoir : pour estre en leur chemin pour conduit nuit et jour (Mir. emp. Julien, 1351, 186).

Venir à connaissance : INNOCENT PAPE. Il m'est venu a congnoissance, Seigneurs, que parmy Acquitaine Guillaume le duc s'i demaine Trop mal (Mir. st Guill., c.1347, 11). Et conment est a congnoissance Ce fait venu, mon chier seigneur, Autre foiz a loisir greigneur Vous conteray. (Mir. Berthe, c.1373, 228).

Part. passé. [En parlant d'un évêque] : Vous y avez mis si grant sisme Que les evesques consacrez Et beneis avez degradez (Mir. st Guill., c.1347, 18).

Empl. adv. Par conseil. "Sagement" : ...tout le monde et par conseil Si tient pour droit pape Innocent (Mir. st Guill., c.1347, 17).

Faire long conte : Je lo, sanz faire plus lonc compte, Qu'avecques nous vous en venez. (Mir. st Guill., c.1347, 16).

Sans content. "Sans discussion" : Biaux seigneurs, je vueil sanz contens Ce que voulez. (Mir. st Guill., c.1347, 22).

"Peine, tourment" : Du grant annuy et du contraire, Sire, que vous ay fait a tort Vous requier mercy et acort (Mir. st Guill., c.1347, 21). A nul ne fait mal ne contraire, Ains est un droit fol debonnaire (Mir. Rob. Dyable, c.1375, 59).

P. méton. : ...ton Dieu (...) Devant qui touz genouz, touz coutes Et toute puissance s'encline (Mir. st Guill., c.1347, 19).

Battre sa coulpe : Mais dy ta patenostre et baz Ta coulpe (Mir. st Guill., c.1347, 35).

"Coeur" (Siège des sentiments) : Car me donnez cuer et courage De vous servir tout mon eage (Mir. enf. diable, c.1339, 30). Or vous pri je d'umble courage, Escuier, que nous y alons (Mir. st Guill., c.1347, 37). Biau filx, j'iray de bon courage ; Car onques mais de creature, Fors que Dieu, qui feist tel cure N'oy parler. (Mir. emper. Romme, 1369, 302).

[En parlant d'une pers.] "Cruel" : ...mon cuer ne le [ce saint abbé Bernart] deignoit Escouter, ains le despisoie Et cruel a li me monstroie (Mir. st Guill., c.1347, 22).

"Cueillir, récolter, ramasser" : ...la monta elle (...) ou temple de Dieu, que j'appelle paumier, et y cueilli le fruit (Mir. st Guill., c.1347, 5). D'aucunes [herbes] cueillir m'en yras, Et je te mousterray conment Tu en feras bon oingnement (Mir. st Panth., 1364, 325). Je m'en vois (...) Aux champs visiter mes gaignages, Afin que d'ouvriers, conme sages, Soie pourveuz (...) Quant il les me fauldra cueillir. (Mir. femme, 1368, 177).

"S'évertuer" : Si vous pri que vous en alez, Car, pour voir, vous vous debatez En vain, amis. (Mir. st Guill., c.1347, 38).

Part. prés. : ...qui est ceste qui monte du desert plain et decourant de delices (...) ? (Mir. st Guill., c.1347, 5).

Par le défaut de qqn. "En son absence" : Sire, pensez a quel meschief Voz gens sont par vostre deffault. (Mir. st Guill., c.1347, 39). LE ROY. Seigneurs, ains que par mon deffault Mon regne sanz hoir demourast (...) Je feroye ce que vous dites. (Mir. fille roy Hongrie, c.1371, 6).

"Marche (d'escalier)" : ...pére et mére la menérent [Marie] en Jherusalem, et la monta elle par quinze degrez ou temple de Dieu (Mir. st Guill., c.1347, 5). Le fol gist emprès, ce sachiez, De vostre chien qui s'est couchiez Soubz le degré. (Mir. Rob. Dyable, c.1375, 53).

"Expulser" : Pense de paiz faire et acort Au vesque de Poitiers qu'a tort As dejetté de s'eveschié (Mir. st Guill., c.1347, 20).

[À propos d'un pécheur réclamant l'absolution] : Ha ! saint pére, vueilliez entendre A moy pecheur que deceu A Sathant (...) Deslie moy de ses liens (Mir. st Guill., c.1347, 31).

"Se comporter (de telle ou telle façon)" : ...parmy Acquitaine Guillaume le duc s'i demaine Trop mal (Mir. st Guill., c.1347, 11). ...se me demain Conme fol, et on me fait honte N'anui, je n'en feray ja conte (Mir. Rob. Dyable, c.1375, 47). Je vous pri conme ami feal Qu'en la chambre ennuit vous boutez De ma fille et si escoutez Quanque elle et son mari diront Et conment il se demenront (Mir. fille roy, c.1379, 90).

En partic. "Habiter" : Dont l'amenray je cy en l'eure ; Car je sçay bien ou il demeure (Mir. pape, 1346, 389). La tout seul demeure et habite En hermitage. (Mir. st Guill., c.1347, 36). Avec un mien oncle demeure, Simon, un moult riche bourgois, Qui demeure icy en ce bois Par verité. (Mir. Berthe, c.1373, 233).

Empl. trans. "Démunir, priver (qqn de qqc.)" : ...les mauvaises gens s'engraissent ; Les veuves desolées laissent, Car de leurs biens sont denuées (Mir. st Guill., c.1347, 39).

Empl. intrans. "Se briser" : SECOND HERMITE. Sur li ce haubert me fermez (...) De tieulx liens que sanz la maille Rompre ne le puist despoullier. (...) LE FÉVRE. (...) Regardez ; est il bien lié ? Il ne peut estre despoillié Sanz depecier. (Mir. st Guill., c.1347, 29). Met le [un coffre] jus, amis, bellement, Que Dieu t'aist, qu'il ne depiece. (Mir. femme, 1368, 196).

[L'obj. désigne une pers.] "Dépouiller qqn de son bien" : Les uns fiert et fait clamer las Et les autres desrobe, helas ! (Mir. st Guill., c.1347, 6).

[À propos de Marie et de la conception du Christ] : ...Marie, Dieu convoitera ta biauté. Convoitera ? mais a convoitié, si qu'il a volu en li descendre et y prendre humanité. (Mir. st Guill., c.1347, 5).

En partic. [À propos de retraite d'ermite] : SECOND HERMITE. Sire conte (...) Qui vous fait cy si seul venir En ce desert ? (Mir. st Guill., c.1347, 25). ...Un hermite (...) Qui es desers d'Egipte maint. (Mir. parr., 1356, 52). ...en desert ou en boscage Voulra servir en hermitage Dieu et sa mére. (Mir. chan., c.1361, 178).

[Le compl. prép. désigne une chose] : SECOND HERMITE. (...) Qui vous fait cy si seul venir En ce desert ? GUILLAUME. Ce que je me voy tout desert, Biau doulx pére, des biens de grace. (Mir. st Guill., c.1347, 25).

Estre en désespérance que + subj. "Ne plus espérer que" : ...je sui en desesperance Que tu ne puisses repentance Parfaitte avoir (Mir. st Guill., c.1347, 32).